Concours d'agrément: 490 candidats pour 287 sésames

 Ce concours est tout simplement grotesque. Il faut le supprimer. »

L'UKFGB soutient l'initiative du sénateur Jacques Brotchi pour la suppression de l'examen d'agrément

Spécialiste des questions de santé publiquepour son groupe (MR), le sénateur Jacques Brotchi exprime toute son empathie aux 490 diplômés en kinésithérapie, appelés ce samedi à présenter le concours qui permettra à 287 d’entre eux d’obtenir un numéro Inami. Un sésame indispensable pour exercer en indépendant, dans la partie francophone du pays. Ce concours vise à réguler l’offre des kinés indépendants et est organisé pour la deuxième année consécutive : le nombre de candidats indépendants est supérieur au nombre de numéros Inami fixé par la commission de planification.
Le concours aurait pu être organisé côté néerlandophone mais là, la demande (270) est inférieure au nombre de numéros disponibles (348). Ce sont donc plus de 200 kinés qui devront décliner autrement leur pratique : hôpitaux, maisons de repos, clubs sportifs…
L’an dernier, ils étaient 99 à être « restés sur le carreau », mais l’Inami leur avait distribué des attestations provisoires leur permettent d’exercer jusqu’au 31 décembre 2011. Il est donc probable qu’une grande partie d’entre eux représente le concours.

Pas de cadastre de la profession
Pour Jacques Brotchi, ce concours s’assimile à un tirage au sort. « Les questions ne portent pas sur la pratique de la kinésithérapie, avance-t-il, en présentant l’arrêté ministériel fixant, pour cette année, la matière du concours de sélection. On dirait des questions destinées à des fonctionnaires qui souhaiteraient travailler à l’Inami. Certaines ont trait à l’histoire et au financement de la sécurité sociale en Belgique. Est-ce que c’est
comme ça que l’on choisit les meilleurs kinés ? », s’interroge-t-il. Ce qui laisserait supposer que les « moins bons » se retrouvent dans les hôpitaux, notamment.
Selon Brotchi, ce concours se justifie d’autant moins qu’on ne connaît pas les besoins réels en la matière : « Une sélection n’a de sens que si l’on a établi un cadastre de la profession, comme cela a été fait pour les médecins généralistes. » Du côté du ministère de la Santé, on rappelle que Laurette Onkelinx a déjà admis
que « cet examen n’était pas opportun », mais « la chute du gouvernement n’a pas permis les changements législatifs nécessaires » et que, en attendant, les quotas ont déjà été significativementaugmentés.
■ FABRICE VOOGT

Source: Le Soir, 28/10/2011, page 6
Copyright Rossel & Cie All rights
reserved - Tous droits reserveS