Elections mai 2019: vision pour la kinésithérapie

Vous trouverez ci-dessous un tableau résumant les différentes propositions émises par les partis politiques francophones pour les élections 2019 et ensuite, un résumé des propositions en 2014. 

Les informations sont issues des programmes accessibles et trouvés sur leurs sites. 

On peut y observer en 2019 que : 

ECOLO et le PTB  connaissent peu notre profession ; 

➢La majorité des propositions est extrêmement vague et sans intérêt direct pour la qualité de nos actes, tant thérapeutiques qu’administratifs ; 

➢Le PS, DEFI et Cdh sont les seuls à se préoccuper des fibromyalgiques et sont ceux pour qui peut-être nous comptons un peu (DEFI se voulant le plus complet des trois) ; 

➢Rien sur les études et leurs uniformisations ; 

➢Rien sur la problématique des « faux indépendants » en milieu hospitalier ; 

➢Rien sur une éventuelle simplification de notre système complètement débile de tarification ; 

➢Rien sur un éventuel ordre de la kinésithérapie (juste un conseil disciplinaire pour le PS… rigolo non !?...) ; 

➢...

Pour rappel, pour la période 2014-2019, le programme du MR était le plus complet vis-à-vis de notre profession, mais rien ne fut appliqué… et même bien pire… merci Maggie… 

 

Résumé des propositions 2019

Odoo CMS - une grande photo

 

Résumé des propositions en 2014 

MR 

Finaliser le projet de la promotion de la qualité en kinésithérapie ; 
De revaloriser le rôle du kinésithérapeute ; 
De revoir la nomenclature ; 
De créer un Ordre des kinésithérapeutes ; 
D’augmenter l’indemnité de déplacement des kinésithérapeutes ; 
De clarifier le statut du kinésithérapeute ; 
D’équilibrer les nomenclatures des physiothérapeutes et des kinésithérapeutes ; 
De reconnaître les compétences particulières en kinésithérapie ; 
De refuser toute forme de forfaitarisation des soins de kinésithérapie dans les maisons de repos ; 
D’égaliser le ticket modérateur entre les kinés conventionnés et non conventionnés ; 
De réorganiser l’offre en kinésithérapie. Deux filières (universités et Hautes Ecoles) ; 
D’ouvrir le débat entre les différents acteurs concernés (notamment les médecins et les kinés) ; 

PS 

RIEN 

CDH 

Susciter le meilleur en chacun par l'éducation et la culture » « Réflexion sur l’amélioration de certaines formations… des kinés … » 

Conclure un nouveau contrat de société » « Renforcer la première ligne de soins… » « Elaborer une cartographie des besoins en ressources sanitaires et médico-sociales afin de répondre aux situations de pénurie et anticiper les besoins en qualifications (y compris pour certaines spécialités comme la kinésithérapie) ; » « Reconnaître le kinésithérapeute comme acteur de première ligne, sous certaines conditions, notamment en matière de kinésithérapie préventive ; veiller à l’harmonisation de la formation entre les Communautés et la reconnaissance des qualifications particulières. » 

PTB 

RIEN 

ECOLO 

Améliorer le remboursement des consultations en dentisterie et kinésithérapie ; 

Renforcer et structurer les soins de première ligne à domicile ; 

DEFI 

Etendre le test d’orientation préalable à l’inscription en médecine à la kinésithérapie et dentisterie ; 

Organisation professionnelle pour chacune des pratiques non conventionnelles ; 

Refuser la forfaitarisation des soins de kinésithérapie ; 


Aperçu des différents programmes 2019 : extraits des PRG 

MR 

Cela passe avant tout par la présence, sur le territoire, de services de soins de santé de première ligne (médecins généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes), de manière à garantir une médecine de qualité proche du citoyen. 

Etablir un cadastre dynamique pour connaître l’offre réelle.


CDH 

Améliorer l’accessibilité des soins de kinésithérapie pour les patients chroniques.

Encourager la mise en place de pratiques de groupes pour les soins de première ligne, et renforcer le partenariat et la collaboration entre « tous les acteurs de 1ère ligne (infirmiers, kinés, médecins, pharmaciens, travailleurs sociaux, etc..), permettant également de faciliter une répartition des tâches optimales. 

Fin de la discrimination dans les remboursements des prestations effectuées chez un kinésithérapeute conventionné ou pas

Faciliter le stationnement des prestataires de soins.

Soutien à l’activité physique régulière comme outil de santé public.


PS 

En matière de stationnement, le PS propose : de prévoir une carte de dérogation « Soins à domicile », accessible aux infirmiers, kinés, et à toute profession médicale ou paramédicale. 

Aider les fumeurs qui souhaitent arrêter. Le PS propose de développer davantage les approches mutidisciplinaires de l’aide à la gestion du tabagisme par le soutien à différentes activités telles que des groupes d’aide à l’arrêt du tabac en maisons médicales et par des rencontres entre médecins, tabacologues, spécialistes, kinés, diététiciens, psychologues, etc. autour des « bonnes pratiques » dans l’accompagnement des fumeurs. 

Généraliser le tiers-payant obligatoire chez tous les prestataires de soins pour les bénéficiaires de l’intervention majorée. Le tiers-payant est un mécanisme qui permet de payer au dispensateur de soins (médecin, dentiste, kinésithérapeute, pharmacien, etc.) uniquement la part des frais à charge du patient et d’ainsi éviter de devoir avancer l’entièreté des frais. L’intervention majorée est un remboursement plus important des soins de santé pour les personnes qui bénéficient d’un avantage social ou d’un certain statut ou qui perçoivent de faibles revenus ; 

Associer les kinésithérapeutes dans la première ligne de soins. Les kinésithérapeutes ont un rôle important à jouer, notamment dans l’évaluation fonctionnelle des patients, la prise en charge des affections chroniques par l’intégration des trajets de soins de diabète et d’insuffisance rénale ainsi que dans la prévention des chutes des aînés ; 

Créer un Conseil supérieur de déontologie des professions des soins de santé. Ce Conseil supérieur établira les principes déontologiques fondamentaux communs à l’ensemble des praticiens professionnels des soins de santé ou à plusieurs catégories d’entre eux. Il établira également les règles déontologiques pour chaque profession, notamment les infirmiers et les kinésithérapeutes, et il rendra un avis sur les principes et les règles adoptées. 

Prévenir et traiter les problèmes de santé spécifiques des aînés Afin de favoriser le bien-être des aînés, il est essentiel de promouvoir toute initiative permettant de conserver une bonne santé physique et psychologique (activités physiques, actions de prévention, participation à la vie sociale et à la vie culturelle, bénévolat, etc.). Par ailleurs, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de maladies apparentées, de plus en plus nombreuses, méritent une attention particulière, de même que leurs proches. Dans ce cadre, le PS propose de : Prévoir un remboursement de la mutuelle pour des séances de kinésithérapie visant la prévention des chutes ; 

Revoir la limitation du nombre de séances de kinésithérapie pour les patients qui souffrent de fibromyalgie. Le gouvernement MR/N-VA a réduit le nombre de séances de kinésithérapie de 60 à 18 par an, balayant ainsi d’un revers de la main la douleur de nombreux patients et amenuisant drastiquement leurs chances de réinsertion dans la société. Pour le PS, les patients qui souffrent de fibromyalgie doivent être reconnus et bénéficier d’une meilleure prise en charge. 

Associer les kinésithérapeutes dans la première ligne de soins. Les kinésithérapeutes ont un rôle important à jouer, notamment dans l’évaluation fonctionnelle des patients, la prise en charge des affections chroniques par l’intégration des trajets de soins de diabète et d’insuffisance rénale ainsi que dans la prévention des chutes des aînés ; 


Ecolo

Reconnaître le kinésithérapeute comme acteur de prévention et comme acteur dans la promotion de la santé

Les kinésithérapeutes doivent garder une approche globale

PTB

SANS ARGENT CHEZ LE GÉNÉRALISTE : DES SOINS DE PREMIÈRE LIGNE SOCIAUX ET SOLIDES • D’ici 2025, nous voulons inscrire un million d’habitants du pays dans le système du forfait. Nous stimulons les maisons médicales (comme celles de Médecine pour le Peuple entre autres) où les patients peuvent recevoir de l’aide et des soins gratuitement. • Chacun et chacune doit pouvoir se rendre chez le médecin sans un euro en poche. Nous instaurons un système de tiers-payant généralisé pour tous les patients, par voie digitale, avec le remboursement du ticket modérateur. • Nous supprimons également un maximum d’obstacles financiers qui peuvent freiner l’accès à d’autres disciplines de première ligne : kinésithérapie, dentisterie, psychologie, entre autres. • Nous donnons une place plus importante dans la médecine à ces soins de première ligne, toutes disciplines confondues. • Nous multiplions les centres de garde de médecine générale sur l’ensemble du territoire belge. Nous poursuivons et améliorons leur fonctionnement. 

Les autres 10,5 millions de Belges doivent eux aussi pouvoir se rendre chez leur médecin sans que cela pèse sur leurs finances. Dans la moitié des États membres de l’Union européenne, le patient se rend gratuitement chez son généraliste. Nous voulons que cela devienne aussi une réalité en Belgique. Pour cela, nous généralisons le système du tiers-payant. Cela peut se faire facilement de manière digitale, tant pour les généralistes que pour d’autres disciplines telles que les kinésithérapeutes et les dentistes. 


DEFI 

Proposition : Redonner un sens à la concertation au profit des kinésithérapeutes francophones L’organisation professionnelle de kinésithérapeutes qui souhaite être représentée dans les organes de l’Inami doit introduire une demande. Une des conditions est de compter au moins 1.000 membres. Sous cette législature, il y a eu subitement un changement des règles. Il ne faut plus comptabiliser que les membres de l’année civile qui précède, sans tenir compte de la période courant jusqu’à la parution au moniteur de l’arrêté relatif aux élections comme cela se pratiquait par le passé. Les conséquences sont défavorables aux francophones rassemblés au sein de l’Union des kinésithérapeutes de Belgique (UKB): cela a représenté une différence de 240 membres en moins. Elle est ainsi passée sous la barre des 1.000 membres requis. Par contre, sa principale concurrente, Axxon, qui rassemble majoritairement des kinés installés en Flandre, a pu être reconnue. Ce n’est pas anodin car la vision de la kinésithérapie n’est pas la même au Nord et au sud du pays. Saïd Mazid, vice-président de l’UKB, explique qu’en Flandre on a tendance à envisager le développement de la kiné via de multiples spécialités alors qu’au Sud on défend l’aspect avant tout omnipraticien du métier. DéFI veillera à ce que les kinés francophones soient représentés dans les organes de gestion de l’INAMI. Par ailleurs nous partageons la vision de l’UKB, notamment sur le rôle que doit jouer le kinésithérapeute dans le cadre du maintien à domicile (voir supra).Augmenter le nombre de séances de kinésithérapie remboursées pour soigner la fibromyalgie 

Pour DéFI, l’”evidence-based medicine” (EBM) doit respecter ces principes. Cette médecine “fondée sur la preuve” propose une aide au jugement clinique sur base de la littérature médicale et de données statistiques fondant des “bonnes pratiques”. Cela ne concerne pas uniquement les médecins mais aussi les infirmiers, les kinés et autres personnels paramédicaux, ainsi que l’organisation des soins (approches multidisciplinaires, partage des informations,...). 

les kinésithérapeutes : ces derniers sont de précieux alliés pour aider le patient à conserver son autonomie le plus longtemps possible. Ils doivent pouvoir soigner des patients de tout âge, dans des lieux variés et aussi à domicile. Ils doivent pouvoir dialoguer avec les autres prestataires de soins, ce qui implique une formation solide et multidisciplinaire. Pour DéFI, il faut davantage préparer des “généralistes de la kinésithérapie” car, actuellement la tendance est à la spécialisation massive. 

Proposition : Augmenter le nombre de séances de kinésithérapie remboursées pour soigner la fibromyalgie Quelque 300.000 personnes souffrent de fibromyalgie dans notre pays. Au cours de cette législature, la ministre de la Santé publique a décidé de réduire le nombre de séances de kinésithérapie remboursées de 60 à 18 séances tout en augmentant leur durée, ce qui a suscité beaucoup de réactions de la part de patients qui souffrent de ce syndrome. DéFI propose de rétablir les modalités de remboursements qui existaient avant la réforme 

Le 10 mai 2019

Emmanuel Bellot, Kinésithérapeute (Pour l’essentiel de ce travail)

Saïd Mazid, Vice-Président UKB (juste pour l’ajout de quelques points suite aux derniers courriers reçus jusqu’au 21 mai 21h )