I have a dream... J'ai fait un rêve...

J’ai rêvé d’une kinésithérapie forte, solide sur ses bases scientifiques… 

J’ai rêvé d’une kinésithérapie indispensable, incontournable et incontestable… 

J’ai rêvé d’une kinésithérapie respectée et écoutée… 

Et si notre réalité rejoignait ce rêve et que notre belle profession s’affirmait enfin. 

Dans un contexte où les budgets en soins de santé sont à nouveau sous pression et que se profile une communautarisation, la kinésithérapie peut craindre que de nouvelles mesures sévères soient envisagées. En 2002, peu avant la réforme Vandenbroucke, notre budget représentait 3% du budget total des soins de santé. Aujourd’hui, il ne représente plus que 2%. Cette tendance continue, lentement mais sûrement. Avons-nous les moyens de résister à de nouvelles révisions à la baisse de notre budget ? Clairement, non ! Pas de soutien clair au niveau politique. Pas de soutien au niveau des mutuelles et de la population. Une remise en question de notre profession est urgente à entreprendre. Sommes-nous des acteurs indispensables ou prodiguons-nous des traitements de confort? Nous avons pourtant les moyens de nous repositionner et de nous imposer comme acteurs clés des soins de santé.
L’activité physique médicale (exercise therapy) peut redonner à la kinésithérapie les arguments dont elle manque cruellement. La littérature scientifique abonde dans le sens d’une prise en charge des malades chroniques et des personnes âgées par de l’exercice calibré et bien encadré. J’ai créé le siteweb : www.plateforme-apma.be afin d’y poster les études qui valident cette prise en charge. Des millions d’euros partent en fumée chaque année du fait d’un manque d’activités physiques de patients atteints d’une affection chronique et/ou d’un déconditionnement physique. Nous sommes en mesure d’améliorer leur qualité de vie et de diminuer ainsi de manière significative le budget des soins de santé. Qui peut, mieux que le kinésithérapeute, relever ce défi? Lui, qui est formé à la physiologie de l’exercice dans le cadre pathologique ou d’une déficience. Il est utile de rappeler que les premiers universitaires belges en kinésithérapie (1957) devaient d’abord passer par l’obtention d’un master en éducation physique. Pourtant ce rôle est en train de nous être contesté par l’action simultanée de notre désintérêt pour ce créneau et l’investissement considérable des facultés en éducation physique. Celles-ci forment des spécialistes en « activités physiques adaptées » après leur cursus de base. Leurs compétences sont réelles et leur rôle dans cette prise en charge n’est plus contestable. Ils apportent une réelle plus-value et leurs recherches sont d’un très haut niveau. Par contre, les kinésithérapeutes, sans une prise de conscience spectaculaire et un investissement intellectuel massif, disparaîtront de ce créneau.
Il est plus que urgent de s’organiser et d’occuper le terrain. Nous avons beaucoup d’atouts dont l’étroite collaboration avec le médecin traitant. Ensemble, nous pouvons proposer aux patients atteints de maladies chroniques ou d’une déficience, un programme d’exercices adaptés à chaque situation.
J’ai rencontré dernièrement, le docteur Jacques Boly représentant auprès de l’Inami de l’importante Fédération des Mutualités Chrétiennes. Il m’a encouragé à former une plateforme qui établirait des schémas de prise en charge en première ligne en fonction des situations rencontrées.
Je vous invite donc à rejoindre massivement cette plateforme afin de construire, ensemble, cet outil formidable et de pouvoir à terme formuler des propositions. Cette plateforme créera des liens avec nos collègues hospitaliers, avec les médecins traitants et les spécialistes ainsi qu’avec les éducateurs sportifs.
Je remercie vivement l’Ukfgb qui m’a donné la parole et qui m’a encouragé à vous écrire cette page. Lors de ma rencontre avec le conseil d’administration, j’ai rencontré des collègues soucieux de l’avenir de la kinésithérapie.

Ensemble, construisons l’avenir !


Saïd Mazid, Master en kinésithérapie
Contact :   plateforme-apma@hotmail.be