L'UKB dénonce, à son tour, la méthode Maggie De Block


L’Union des Kinésithérapeutes de Belgique dénonce, à son tour, la méthode Maggie De Block.

L’Union des Kinésithérapeutes francophones (UKB) dénonce la politique du gouvernement visant à éliminer les francophones de bons nombres d’institutions.
La méthode de notre Ministre des Affaires Sociales, Maggie De Block,  commence à faire l'unanimité contre elle. Dernièrement, les médias ont relaté le manque de concertation avec les professionnels de la santé et un certain mépris vis-à-vis de la vision francophone (sur le site de la Rtbf : http://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-methode-de-block-ne-fait-pas -que-des-heureux?id=9338767 et sur les ondes de la Première le mercredi 29 juin 2016).

En urgence, l’UKB demande une interpellation parlementaire à la Chambre afin d'obtenir des explications de Maggie De Block. Nous espérons une intervention avant les vacances parlementaires.

Nous souhaiterions donc que la Ministre des Affaires Sociales soit interpellée à ce sujet et qu’elle fasse état des chiffres par région de la représentation d’Axxon comparativement à celle de l’UKB. Ces données ont été effectuées par des inspecteurs de l’Inami accompagnés d’un huissier de justice il y a quelques semaines. La voix des francophones est en jeu.


Nous dénonçons notamment un changement de dernière minute qui raccourcit le délai de comptage de l’affiliation des membres à 12 mois au lieu de 15. Nous nous étions organisés en fonction de l’ancienne réglementation et de nombreux membres n’ont ainsi pas pu être comptabilisés. Nous sommes ainsi passé en-dessous des mille membres et avons été éliminés. Nous pensons que cette procédure vise à éliminer notre association, essentiellement francophone, de sa représentation à l’Inami. La principale bénéficiaire de cette manœuvre est l’association bilingue Axxon qui est largement dominée par des membres flamants.

En désignant Axxon comme la prétendue “seule association représentative”, on assiste tout simplement à un déni de démocratie. Nous exigeons la transparence totale sur les chiffres que possède l’Inami et qui démontreront que les kinésithérapeutes francophones (comptage par régions) sont situés principalement au sein de notre association et subissent donc un déni de démocratie.


Au-delà de l’aspect linguistique, nous proposons une réelle alternative et une vision différente de nos collègues du nord du pays.


Si une majorité de francophones nous ont désignés comme étant leur représentant c’est parce qu’ils partagent largement la vision que nous avons de la kinésithérapie. Celle-ci tient en quelques mots:


NOUS SOUHAITONS LA FIN DE LA DYNAMIQUE CONDUISANT A L’ECLATEMENT DE LA KINESITHERAPIE ET A LA MARGINALISATION DE SON ROLE DANS LES SOINS DE SANTE.


Depuis des années et plus encore aujourd’hui avec les Qualifications Professionnelles Particulière (QPP), le kinésithérapeute se définit par la spécialité que celui-ci aura acquise s’il veut être reconnu dans sa pratique. Comment en est-on arrivé là alors que dans certains pays, et pas des moindres, Suède, Danemark, Canada et Etats-Unis, la proportion de spécialistes ne dépasse pas les 15 à 20%. Les kinésithérapeutes souhaitant se spécialiser doivent accomplir plusieurs années de pratique omnipraticienne mais également dans le(s) domaine(s) qu’ils ont choisi(s) avant de prétendre au statut de spécialiste. Ce modèle possède plusieurs avantages. Le premier est que la profession est unie puisque tout le monde est omnipraticien. Ce qui est primordial pour constituer un esprit de cohésion dans la profession. Le deuxième avantage est la mobilité permanente et possible d’une spécialité à l’autre à tout moment de notre carrière. Le troisième est de garantir une offre suffisante en prise en charge et de répondre de manière plus efficace aux besoins de la société en fonction de l’évolution des besoins de celle-ci. L’augmentation des maladies chroniques et  le vieillissement de la population imposent à la kinésithérapie un repositionnement adéquat.

Nous souhaitons également que les études en kinésithérapie, qui ne vont pas tarder à passer à 5 années du côté francophone, débouchent sur un diplôme d’omnipraticien (que cela apparaisse textuellement) à l’instar des pays cités ci-dessus et que les futurs praticiens soient à même de prendre en charge avec succès n’importe quel type de traitement et dans n’importe quel domaine. A l’heure où l’on prône une approche globale du patient et où l’on tente de privilégier la prévention et l’éducation thérapeutique, notre approche d’omnipraticien collaborant étroitement avec le médecin-traitant et l’infirmière colle parfaitement avec les politiques menées dans une grande majorité de pays développés.

Saïd Mazid
Vice-Président UKB