La NV-A attaque les kinés francophones !

" Nous ne dépensons pas 9 millions de trop en région francophone"

Yves Ralet, Secrétaire Général de l'UKFGB, répond aux attaques de la NV-A publiées dans la newsletter du Journal du Médecin du  20.11.2012

Polémique communautaire autour de la kinésithérapie : l’accusation de la N-VA

«Depuis 2005, seuls un petit nombre de kinés nouvellement diplômés peuvent travailler comme indépendants. Contrairement à la Flandre, la Belgique francophone ne se tient pas à cette limitation. Des calculs du sénateur Louis Ide montre que ceci coûte au moins 9 millions d’euros au contribuable», estime un communiqué de la NV-A. Et, disent les animateurs de ce parti, la Flandre doit payer pour la mauvaise gestion francophone.

La kinésithérapie ne peut être pratiquée que sur prescription médicale .

Les kinés sont donc obligés de prester des soins de santé proportionnellement à la demande des médecins.

Qu’il y ait beaucoup ou peu de kinésithérapeutes, les prescriptions de kinésithérapie resteront inchangées mais le travail presté par kiné sera élevé ou faible suivant le nombre de prestataires de soins, ce qui veut dire que les dépenses en kinésithérapie, quel que soit le nombre de kinésithérapeutes, resteront les mêmes.

C’est donc une analyse complètement fausse de dire que nous dépensons 9 millions d’euros de trop en région francophone, surtout que nous ne savons pas faire une équivalence des dépenses proportionnelles des kinésithérapeutes néerlandophones.

Il serait bon aussi de savoir combien ces 9 millions d’euros, dépensés par la kinésithérapie, ont fait économiser de jours d’invalidité par remise au travail précoce.

Nous aurions été malhonnêtes de laisser nos nouveaux confrères diplômés se débrouiller seuls devant un examen d’agrément de fin d’études qui est déclaré injuste par tous.

C’est pour cette raison que parmi nos actions, seule l’UKFGB a pris leur défense et se bat toujours pour qu’une limitation du nombre de diplômés soit juste, logique et équitable.

Nous réaffirmons fermement qu’un numerus clausus (filtrage ?) est absolument nécessaire avant ou au début des études afin d’éviter une pléthore comme nous l’avons connue dans les années 80 où 1500 diplômés venaient grossir nos rangs chaque année.

Afin de réguler notre profession, nous réclamons avec force un cadastre des kinésithérapeutes et une carte des implantations des cabinets privés. Ceci pour combler un manque de kinés dans certaines régions et de freiner l’implantation de nos confrères où il y a trop de cabinets proportionnellement au nombre d’habitants.

Comme le monde politique ne semble pas se préoccuper de l’avenir de nos jeunes confrères, l’UKFGB a décidé de soutenir leur action en interjetant appel au Conseil d’Etat. Ensemble, nous attendons une décision sur le fond par la justice.

En fonction de cette décision, la Ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, et le Conseil de planification devront mettre sur pied une limitation juste et honnête de l’accès à notre profession. En attendant, Mme Onkelinx a gelé l’examen de fin d’études jusque fin 2013. Après cette date, les kinésithérapeutes qui ont raté l’examen ou qui ne l’ont pas passé seront dans une totale incertitude de savoir s’ils pourront continuer leur profession comme indépendant.

En plus, nous sommes soumis à l’invasion de nos écoles par des étudiants français dont certains restent en Belgique pour pratiquer leur profession.

Par nos différentes rencontres et démarches, l’UKFGB continue de secouer le monde politique afin que celui-ci prenne conscience de la réalité de terrain et de l’injustice totale qu’engendre une telle situation !

Yves Ralet
Secrétaire Général de l'UKFGB