Le "MAF malade chronique" n'atteint pas la bonne cible
Une étude des Mutualités Libres démontre que le régime actuel du « Maximum à Facturer (MAF) malade chronique » n'atteint pas le bon groupe cible. L'approche selon laquelle le budget disponible est partagé sur base des tickets modérateurs ne permet ni d'identifier les malades chroniques ayant les plus grands besoins, ni de les aider substantiellement.
En 2008, les Mutualités Libres étaient à la recherche d'une solution pour les malades chroniques. Leur concept de "MAF maladie chronique" avait alors été accepté par les instances, mais la solution finalement retenue n'a plus rien à voir avec la proposition originale des Mutualités Libres (1).
70% des patients ne sont pas des malades chroniques
Les Mutualités Libres ont établi une comparaison entre le groupe de patients qui a droit au "forfait malade chronique" existant et le groupe de patients qui a droit au nouveau "MAF malade chronique". Ce dernier groupe comprend les patients qui totalisent un montant de 450 euros en tickets modérateurs pendant 2 années consécutives.
Il ressort de cette enquête que 70% des personnes confrontées à des frais médicaux élevés ne répondent pas aux critères légaux pour la reconnaissance du forfait malade chronique, forfait établi sur base de leur dépendance ou de leurs hospitalisations multiples (2).
Mesure pas assez ciblée
Autre conséquence de cette mesure, le budget disponible ne permet pas un réel soutien aux malades chroniques mais répartit le montant entre un nombre trop important de personnes. On peut en effet estimer que la moitié des ménages qui bénéficient déjà du MAF classique obtiendront un remboursement complémentaire. La mesure n’est donc clairement pas assez ciblée.
Disease Management
Les Mutualités Libres plaident pour la reconnaissance d’un « statut » de patient chronique, basé sur des critères médicaux objectifs et non pas sur le montant des tickets modérateurs. Grâce à ce statut, le patient pourrait disposer de droits pour l'octroi d'un forfait et pour une simplification administrative.
Pour les Mutualités Libres, le malade chronique doit être abordé de manière globale, à partir d'un concept centré sur la gestion de la maladie (Disease Management). Un trajet de soins devrait être développé pour chaque affection chronique, comprenant toutes les prestations nécessaires, à savoir tant les soins médicaux que les prestations paramédicales, qui ne sont pas indiquées dans la nomenclature des soins médicaux.
Le thème du Disease Management, approche intégrée des maladies chroniques, est approfondi dans la nouvelle édition de Fax Medica, magazine d'information des Mutualités Libres distribué aux professionnels de la santé, disponible sur demande ainsi que l’étude détaillée ci-dessus.
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Pascal Mertens
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Information pour la presse:
(1) Les Mutualités Libres ont constaté que le Maximum à Facturer (MAF) classique a, malgré ses mérites, un grand inconvénient. En effet, le patient doit avancer le coût des frais engendrés qu'il récupère plus tard éventuellement. Pour les malades chroniques, ceci peut être une raison de limiter les soins. Les Mutualités Libres avaient proposé d'adapter l'application du MAF aux malades chroniques en remboursant directement leurs tickets modérateurs jusqu'à un certain plafond, plafond couplé aux frais réels de leur maladie chronique.
(2) Il peut s’agir de patients qui ont été confrontés, à un certain moment de leur vie, à des frais médicaux élevés, conséquence par exemple d'un accident ou d'un traitement contre l’infertilité, mais qui ne répondent pas à ce que nous comprenons par "malades chroniques".
A propos de l’Union Nationale des Mutualités Libres
Les Mutualités Libres regroupent 7 mutualités : Mutualité Professionnelle et Libre de la Région wallonne, Euromut, Freie Krankenkasse, Mutualité Libre Securex, Partenamut Mutualité Libre, OZ Onafhankelijk Ziekenfonds et Partena Ziekenfonds.
Avec plus de 1.940.000 affiliés, les Mutualités Libres constituent le troisième plus grand organisme assureur du pays en ce qui concerne le nombre de membres dans le régime général. Dans le régime indépendant, les Mutualités Libres occupent la deuxième place.
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